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Boualem KACHI pour Tamurt info

 

 
 

 

Dans l’histoire, Ouyahia n’est pas l’invité mais c’est Berbère TV qui l’est à Alger, pour filmer ce sketch d’un homme sans scrupule. La Brtv, chaîne de télévision de droit français n’aurait certainement pas le privilège de couvrir le moindre événement d’une manière officielle sur la terre du nom qu’elle porte, mais avait la porte ouverte pour permettre à l’un des kabyles les plus reniés dans sa région d’émettre son venin.

24/03/2014 – 21:01 mis a jour le 24/03/2014 – 20:59 par Boualem Kachi
 
 La malhonnêteté intellectuelle est monnaie courante dans les milieux politiques, ça consiste notamment en la perversion des concepts, l’omission volontaire et j’en passe. Mais la lâcheté intellectuelle semble parfaitement incarnée par l’ancien premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, de plus ça lui va à merveille.

Dans l’histoire, Ouyahia n’est pas l’invité mais c’est Berbère TV qui l’est à Alger, pour filmer ce sketch d’un homme sans scrupule. La Brtv, chaîne de télévision de droit français n’aurait certainement pas le privilège de couvrir le moindre événement d’une manière officielle sur la terre du nom qu’elle porte, mais avait la porte ouverte pour permettre à l’un des kabyles les plus reniés dans sa région d’émettre son venin. Ceci-dit, les efforts consentis par l’animateur Kamel Tarwiht pour parler le plus librement possible sont incontestables, il a tout de même touché certains sujets sensibles et a su montrer que le sieur Ouyahia s’entête à défendre l’indéfendable et à justifier l’injustifiable. Le ton ridicule employé dans ses réponses, vides de sens, est apparu au grand jour. Ce n’est peut être pas par absence de ruse que l’ancien premier ministre n’a pas pu vendre l’image qu’il voulait de lui, mais la vraie image apparue et celle d’une personne qui n’a d’autre choix pour récupérer une place au sein du sérail, après avoir été éjecté du gouvernement et de la présidence de son parti, que d’abdiquer.

Lui qui, en 2011, s’est rendu compte de la nécessité de limiter à deux les mandats présidentiels, veut faire du choix de Bouteflika (si choix il y avait) de rester au pouvoir, comme un sacrifice. Même si effectivement, il y avait bien un sacrifice à vouloir maintenir un tel poste alors qu’il a du mal à prendre un café dans sa main, se sacrifier pour maintenir son frère en prince et continuer une aventure contre nature pendant cinq ans.

Ouyahia est bien au courant que c’est l’une des tâches les plus ardues que d’essayer de balayer tous les scandales de ces 15 dernières années d’un revers de main, dont de surcroit, il était l’un des principaux acteurs. Il suffit selon lui de dire que la justice fera son travail, que les enquêtes sont toutes en cours ! Rien d’étonnant puisque il a même osé, en essayant de réduire à néant tous les symboles des luttes justes, de se positionner du coté de ceux qui luttaient contre lui, car si c’est vrai que Matoub était un martyr, le bourreau était bien lui.

Quant à Massinissa, premier martyr du printemps noir de Kabylie, un coup de chiffon lui a suffit pour essuyer sa mémoire et le sang des 127 autres martyrs qui l’ont suivi. Triste insulte pour rendre l’honneur de l’inscription secondaire de Tamazight comme langue nationale dans la constitution algérienne, à celui qui jurait de toutes ses forces que Tamazight ne sera jamais officielle dès son arrivée au pouvoir en 1999.

En résumé, être un Ouyahia, fin connaisseur des rouages du système et oser raffiner le ridicule avec un sourire de circonstances et plusieurs tentatives d’adoucir les sentiments de son interlocuteur aux yeux de ceux qui ne le connaissent que trop, c’est inscrire en gras son pitoyable personnage dans l’histoire la plus sombre de l’Afrique du nord.

La kabylité ce n’est pas seulement parler Kabyle, Monsieur Ouyahia, c’est une histoire de dignité, de courage et d’honneur


Abdenour Abdesslam dénonce la malhoneteté intellectuelle de Benjamin Stora vis à vis des militants kabyles

17/02/2014 – 00:52

 

TIZI-OUZOU (SIWEL) — Dans une lettre adressé à l’Historien français Benjamin Stora, Abdennour Abdesselam, écrivain et militant kabyle du combat amazighe, a contesté à l’historien la vision qu’il développe sur le mouvement national algérien et, surtout, la fausse paternité qu’il en accorde à Messali Hadj à ce dernier au détriment du rôle, premier et fondamental, des militants Kabyles. Il dit entre autre « Le point qui apparait le plus significatif de votre prise de position « volontariste » et qui est de la plus insupportable troncation de l’histoire est celle d’avoir qualifié de facto Messali Hadj comme étant le père du nationalisme algérien alors qu’il ne surviendra sur la scène nationaliste qu’une année après la création de l’Etoile Nord Africaine. La veille de la visite officielle en Algérie du président François Holland vous aviez même été invité à l’Elysée pour lui darder avec force insistance d’annoncer dans l’intérêt de la politique française en Algérie le fallacieux statut que vous avez choisi pour Messali. « . Ci-après la lettre ouverte adressée à Benjamin Stora


Abdenour Abdesslam  (PH/DR)

Abdenour Abdesslam (PH/DR)
Lettre ouverte à Mr Benjamin Stora Professeur d’histoire à l’Université Paris 13 Paris France. 
Par Abdennour Abdesselam. 

Monsieur le professeur, 

J’ai pratiquement lu l’ensemble de vos ouvrages se rapportant à l’histoire du mouvement national et de la guerre d’Algérie. Au fil de mes lectures je vous avouerai que j’ai noté une certaine frilosité que vous avez à citer les acteurs politiques issus du pays Kabyle ou même que vous les niez tout simplement. Je voudrai lever tout de suite et par anticipation toute forme de catégorisation spéculative que vous serez tenté de faire sur mes remarques parce que je suis kabyle et vous dis d’emblée que si je suis justement profondément kabyle je ne suis pas moins et avant tout profondément algérien. Nous Kabyles, nous célébrons tout le cheminement et l’évolution de la conscientisation nationale entrepris par tous nos hommes politiques quelque soit leur origine régionale. Cependant cela ne nous empêche pas d’apporter d’interpeler, de rééquilibrer et de contredire certaines conclusions hâtives, sournoises et tendancieuses de certains observateurs de la scène nationaliste algérienne teintées malheureusement et étonnement de préjugés connotés et vous en êtes un exemple. 

Ainsi donc je relève tout au long de vos écrits une prise de position constante et subjective en faveur ou au détriment des uns et des autres des acteurs politiques algériens selon qu’ils soient arabophones ou berbérophones. Il est évident que vos commentaires tendancieux sur le sujet ne peuvent influencer ni même altérer nos rapports entre algériens. 

Le point qui apparait le plus significatif de votre prise de position « volontariste » et qui est de la plus insupportable troncation de l’histoire est celle d’avoir qualifié de facto Messali Hadj comme étant le père du nationalisme algérien alors qu’il ne surviendra sur la scène nationaliste qu’une année après la création de l’Etoile Nord Africaine. La veille de la visite officielle en Algérie du président François Holland vous aviez même été invité à l’Elysée pour lui darder avec force insistance d’annoncer dans l’intérêt de la politique française en Algérie le fallacieux statut que vous avez choisi pour Messali. 

Peut-on raisonnablement accepter ou même seulement comprendre qu’un historien de votre taille ait pu seulement et à ce point ignorer un pan entier de l’histoire du mouvement national algérien immédiatement après la première guerre mondiale. Comment avez-vous élidé que déjà en 1924 et après la dissolution de l’Union Inter-Coloniale des Ouvriers Nord-Africains et pour s’affranchir et ne plus dépendre de l’emprise du Parti Communiste Français de l’époque le nationaliste Imache Amar créa avec ses compagnons le 7 décembre 1924 à Paris après un regroupement de plus de 100.000 algériens une nouvelle organisation sociopolitique autonome sous le nom du Congrès des Ouvriers Nord Africains de la région Parisienne : Le C.O.N.A.1 
Le C.O.N.A dirigé par Imache Amar réclame immédiatement l’indépendance de l’Algérie et la première motion votée à l’unanimité le jour même a été le soutient apporté à Abdelkrim Akhettab qui venait de créer la première république berbère du Rif Marocain alors en guerre contre la coalition militaire Espagnole et Française commandée conjointement par les capitaines Franco pour l’Espagne et Pétain pour la France. En ces temps Messali Hadj était méconnu des milieux politiques. Il était alors membre de la confrérie islamique : la Darqaouia affiliée à l’Association des Oulémas qui pour rappel revendiquait purement et simplement l’assimilation des algériens à la France coloniale1. 

Vous auriez dû vous inspirer de l’expérience de vos aînés historiens français à l’image de Rollin de Marguerite, Charles Robert Agéron, René Jammes, Bernard Terhorst qui se sont bien gardés de faire dans le préférentiel aussi volontariste qu’hasardeux. Notez qu’à la création de l’Etoile Nord Africaine en 1926 et parce que sur ses 22 fondateurs 19 au moins étaient des kabyles que sont entre autres les: Imache Amar, Hadj Ali Abdelkader, Radjef Belkacem, Banouh, Si Djillani, Yahyaoui, Djeffal Mohamed qui a été élu comme premier président pour les deux premières années, ce qui fera dire à votre autre aîné historien Roger Letoumeau qu’on aurait mieux fait de l’appeler : « l’Etoile Kabyle ».1 Il est bien entendu que le mérite revient à tous ses 22 membres fondateurs. Messali n’ayant rejoint l’Etoile qu’une année après sa création. Il n’est donc même pas membre fondateur. 

Que vous soyez devenu un des nombreux spécialistes à s’intéresser à l’histoire révolutionnaire de mon pays cela vaut tous les mérites mais votre métier d’historien cesse d’être en tant que tel dés lors que vous vous êtes laissé aller à des considérations extra-historiennes. Ainsi d’avoir attribué à Messali Hadj la paternité du mouvement national algérien vous entachez votre spécialité d’historien d’une grave atteinte à l’honnêteté intellectuelle, à l’équité et à la déontologie du métier. Je me pose la question de savoir à quel titre mais surtout à quel dessein vous êtes-vous permis de distribuer ce genre de qualificatifs trompeurs, fourbes et aussi surprenants que fantaisistes. 

En cela, notez Monsieur Stora que nos hommes politiques ne sont pas comptables devant vous ni des élèves d’une classe sans fenêtres et dont vous seriez le maître. Ils le sont uniquement devant l’histoire et le peuple algérien auquel ils appartiennent tous. 

Vous oubliez qu’un jour, quelque part, quelqu’un interrogera l’histoire et celle-ci répond par ses vérités. Ainsi en a été de l’ouvrage de Omar Carlier sur Imache Amar intitulé « Le cris du Révolté » et d’une thèse universitaire de Amar Ouerdane1 aux références très poussées et publiée se rapportant toujours à Amar Imache le véritable père spirituel du nationalisme algérien. C’est Amar Imache qui, dés la fin de la première guerre mondiale, a intellectualisé politiquement la prise de conscience nationaliste algérienne. 

Loin est mon intention de contester à qui que ce soit de n’avoir pas été imprégné des idées nationalistes à un temps « t » de l’histoire y compris et à plus forte raison à Messali mais chacun doit être situé à sa juste place et dans son juste rôle le long de son parcours. En cela, la guerre d’Algérie a condamné votre « dauphin » et non moins criminel Messali qui a créé dés le déclenchement de la révolution, le 1er Novembre 1954, un mouvement contre révolutionnaire financé, équipé et lourdement armé par la France coloniale à savoir le M.N.A. auteur de nombreux assassinas de dignes militants et maquisards du FLN de 1954 et 1958 en Algérie et particulièrement dans l’émigration. 

En revisitant le parcours de votre tristement célèbre Messali nous découvrons sans étonnement aucun et à la lumière des recherches faites par des historiens algériens les accointances secrètes et matérialistes qu’il entretenait et développait avec les différents services politiques de la France coloniale. Quelle amétrope recherche vous a-t-elle fait brouiller que déjà la création du P.P.A le 11 mars 1937 était destinée à enterrer définitivement l’Etoile Nord Africaine crainte par ses patrons du Front Populaire Français car elle reprenait dans sa plateforme issue du Congrès de Bruxelles tenu du 10 au 15 février 1927 la principale revendication non négociable du C.O.N.A : à savoir l’indépendance de l’Algérie. Mahfoudh Kaddache révèle dans «Histoire du nationalisme algérien » que « la position du PPA, lors de sa fondation paraît en retrait sur le programme de l’Etoile ». Dans un autre document il note à juste titre qu’« Avec L’Etoile Nord Africaine la revendication de l’indépendance n’est pas suggérée, elle est exprimée clairement ». Mais plus grave encore nous tenons de Fouad Soufi qui écrit dans « De l’Etoile Nord Africaine au PPA continuité ou rupture » cette interrogation combien lourde de sens : « N’assiste-t-on pas à la constitution d’un nouveau parti qui, parfois, s’oppose à l’ancien (c’est-à-dire l’Etoile) et souvent fonctionne par exclusions ou départs successifs ? ». 

En effet les douteux agissements de Messali ont, au fil du temps, vidé le mouvement de ses hommes politiques compétents, loyaux, intègres mais surtout connus incorruptibles à l’image d’Imache Amar. 

Non monsieur Benjamin Stora ! Messali n’est pas le père du nationalisme algérien et ce n’est certainement pas la préface que vous avez signé dans l’ouvrage d’Imache Amar intitulé « L’Algérie Au Carrefour » paru en 2012, où vous continuez même de cultiver l’amalgame sur le sujet, qui vous rachètera ou vous absoudra de votre mensonge grotesque dont les objectifs aujourd’hui en souterrains finiront certainement par être clarifiés un jour. Il est connu que le temps fait son œuvre. 

Tizi Ouzou le 01 Novembre 2013 
Abdennour Abdesselam. 
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1 : Amar Ouerdane « La question berbère dans le mouvement national algérien 1926-1980. » Ed Epigraphe Dar El Ijtihad 1993.